L'écho de terribles histoires nous arrive d'un passé lointain, un passé où "le sommeil de la raison faisait naître des monstres"(Goya).
Nous sommes à Florence en 1686. On a arrêté une "sorcière "et malheureusement le procès n'aura pas lieu car elle a eu la méchante idée de mourir à la suite des mauvais traitements subis. Le lendemain, la populace curieuse arrive pour voir le cadavre de la malheureuse. Les gardes en profitent pour arrondir leur salaire et font payer quelques sous pour donner un coup d'oeil à la nécromancienne. Le soir même, on enterre le monstre à l'extérieur des murs de la ville (fuori le mura )dans une terre non consacrée.
Derrière cet horrible épisode se cache une bien triste histoire.
La sorcière n'était qu'une pauvre femme un peu débile, recueillie par pitié chez un médecin de la ville. Celui-ci avait dû s'absenter pour son travail et lui avait recommandé de ne pas sortir. La nuit tombait . Elle eut l'idée d'aller chercher de quoi manger hors de la maison. Elle sort donc et après quelques pas, voit une porte ouverte, elle entre, s'installe près d'un feu de cheminée. Mais, en bougeant dans le noir, elle fait tomber un meuble. Toute la maisonnée réveillée lui tombe dessus. Comme elle n'arrive pas à s'expliquer et bredouille des mots sans aucun sens, on se persuade que c'est une sorcière venue apporter le mauvais sort!
Le médecin, de retour, ne retrouvant pas la pauvre femme à la maison, fait son enquête. Il ne tarde pas à comprendre ce qui est arrivé et décide de rendre justice au moins au cadavre de la pauvrette. Il prie l'archevêque d'accorder à une bonne chrétienne, qui n'avait que le tort d'avoir un handicap mental, le droit à une sépulture digne d'un être humain.
Ce qui fut fait.