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à la chasse à la sorcière...

par GABY 15 Mai 2008, 19:00 2- CHRONIQUES FLORENTINES








      L'écho de terribles histoires nous arrive d'un passé lointain, un passé où "le sommeil de la raison faisait naître des monstres"(Goya).

   Je me demande, en lisant ces chroniques, si c'est la bêtise, la méchanceté ou l'ignorance qui dictent les comportements du genre humain ....même aujourd'hui d'ailleurs!
      Nous sommes à Florence en 1686. On a arrêté une "sorcière "et malheureusement le procès n'aura pas lieu car elle a eu la méchante idée de mourir à la suite des mauvais traitements subis. Le lendemain, la populace curieuse arrive pour voir le cadavre de la malheureuse. Les gardes en profitent pour arrondir leur salaire et font payer quelques sous pour donner un coup d'oeil à la nécromancienne. Le soir même, on enterre le monstre à l'extérieur des murs de la ville (fuori le mura )dans une terre non consacrée.
      Derrière cet horrible épisode se cache une bien triste histoire.
     La sorcière n'était qu'une pauvre femme un peu débile, recueillie par pitié chez un médecin de la ville. Celui-ci avait dû s'absenter pour son travail et lui avait recommandé de ne pas sortir. La nuit tombait . Elle eut l'idée d'aller chercher de quoi manger hors de la maison. Elle sort donc et après quelques pas, voit une porte ouverte, elle entre, s'installe près d'un feu de cheminée. Mais, en bougeant dans le noir, elle fait tomber un meuble. Toute la maisonnée réveillée lui tombe dessus. Comme elle n'arrive pas à s'expliquer et bredouille des mots sans aucun sens, on se persuade que c'est une sorcière venue apporter le mauvais sort!
      Elle est battue, maltraitée et traînée devant le Bargello (le commissaire de police de l'époque ). Là aussi, ses borborygmes incompréhensibles la rendent suspecte . Elle est à nouveau battue... Vous connaissez la suite...
      Le médecin, de retour, ne retrouvant pas la pauvre femme à la maison, fait son enquête. Il ne tarde pas à comprendre ce qui est arrivé et décide de rendre justice au moins au cadavre de la pauvrette. Il prie l'archevêque d'accorder à une bonne chrétienne, qui n'avait que le tort d'avoir un handicap mental, le droit à une sépulture digne d'un être humain.
       Ce qui fut fait.



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commentaires
Q
Triste histoire qui a trouvé pourtant une fin un peu meilleure...Le handicap mental est l'un des plus durs à vivre, je crois.C'est encore le cas aujourd'hui, même si l'on ne tue plus ces "monstres"... le regard n'est pas encore celui que l'on voudrait.
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B
Dans un village pas trop éloigné du nôtre nous avons visité la maison-musée des Sorcières. Le sort réservé à ces pauvres femmes me donne encore la chair de poule. Dire qu'elles étaient souvent accusées injustement parce qu'elles "dérangeaient" : il ne faisait pas bon à cette époque d'étre jolie (jalousie des autres femmes), d'avoir du caractère (idem), d'avoir un mari qui préférait sa maîtresse... Tout était prétexte à éliminer la "gênante". Ton histoire est terrible et a eu lieu en 1686, en Alsace cette période avait pris fin depuis 3 ans...Cela dit, j'aime beaucoup lire tes anecdotes. Merci !Bise à toi + bonne soirée Gaby !
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P
la bêtise humaine est sans bornes, on peut s'en rendre compte quotidiennementbonne soirée
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C
Combieb de pauvres gens ont ainsi péri au nom de la soi disant sorcellerie !Bonne fin de dimanche Gaby :0010:
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M
Il suffisait de bienpeu pour subir ce genre de brimade...Mais les mentalités ont-elles tellement changé? par moments, je me le demande...Bises
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